Pourquoi un safety day le 28 avril ?
Chaque année, dans notre calendrier, nombreuses sont les journées dédiées à des thématiques particulières. Qu’il s’agisse de la Journée mondiale de la santé mentale, de celle du handicap ou encore de la Journée internationale des droits des femmes, toutes offrent des opportunités uniques de sensibilisation, de communication et d’actions diverses.
Parmi elles, la Journée mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail (le 28 avril) – aussi appelée Safety Day – se place depuis plusieurs années comme l’un des grands rendez-vous des entreprises.
Initialement instauré par le mouvement syndical, le 28 avril était jusqu’alors dédié à la Journée Internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail – une date pour rendre hommage aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. C’est seulement à partir de 2003, lorsque l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a souhaité s’associer à cette date symbolique, que le 28 avril est officiellement devenu une Journée mondiale dédiée à la sécurité et à la santé au travail. Cette évolution a alors permis d’élargir la portée de cette journée, en faisant non seulement un moment de commémoration,
mais aussi un appel à l’action pour améliorer les conditions de travail à travers le monde.
Aujourd’hui, et depuis plus de 10 ans déjà, le 28 avril se positionne comme un véritable levier mobilisateur pour les entreprises, leur offrant l’occasion de multiplier les initiatives pour sensibiliser aux risques professionnels et réaffirmer l’enjeu majeur que représente la sécurité et la santé au travail.
Mais une fois le safety day passé, que reste-t-il ensuite ?
Si le 28 avril agit comme un rappel collectif des enjeux de santé et de sécurité au travail, il est essentiel de rappeler que la prévention se construit bien au-delà de cette journée et doit s’ancrer durablement dans les pratiques des entreprises. Nous le savons, l’article L. 4121-1 du Code du Travail, impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé mentale et physique de ses salariés. Cette obligation nécessite de mettre en place une démarche de prévention qui consiste à identifier, évaluer et à retranscrire l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les salariés de l’entreprise dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) [1] .
Toutefois, si l’employeur se doit de respecter ce cadre légal, il s’agit là de montrer que la santé et la sécurité s’inscrivent bien souvent dans un engagement plus profond, qui dépasse largement la seule obligation réglementaire : puisqu’investir dans une véritable politique de santé et sécurité au travail, c’est avant tout porter une attention particulière à l’humain en veillant à ce qu’il évolue dans un environnement de travail sain et sécurisé. De cette façon, lorsque la santé et la sécurité sont placées au cœur d’une démarche engagée et durable, cela favorise un environnement de travail dans lequel les collaborateurs se sentent davantage protégés, respectés et valorisés.
Et plus concrètement, que recouvrent la sécurité et la santé au travail ?
Comme nous l’avons souligné plus haut dans cet article, derrière les termes de santé et de sécurité au travail, c’est bien la prévention de tous les risques professionnels qui est en jeu.
Au total, l’INRS recense 20 catégories de risques parmi lesquelles on retrouve notamment les risques physiques, les risques chimiques, les risques biologiques ou encore les risques psychosociaux [2]. Si toutes ces familles de risques méritent la même attention, nous aimerions néanmoins revenir plus spécifiquement sur les risques psychosociaux (RPS), parfois aussi appelés « risques organisationnels » ou « risques émergents » par opposition aux risques physiques, chimiques et biologiques que l’on qualifie de « risques traditionnels ».
Mais pourquoi parler de ces risques en particulier ? Parce que lorsque l’on évoque la santé et la sécurité au travail, on pense encore souvent instinctivement à l’aspect physique (chute, coupures, exposition à des produits, port d’équipements de protection, etc.). Ce sont en effet des risques visibles et concrets, mais il en existe également d’autres, plus silencieux, comme les risques psychosociaux.
Pour mieux cerner ces enjeux, voici quelques chiffres issus d’enquêtes récentes [3] :
– 87 % des répondants identifient le travail comme étant le premier facteur pouvant influencer la santé mentale des salariés, devant la famille et le contexte économique.
– 1 salarié sur 4 déclare, en 2025, être en situation de santé mentale dégradée, impactant directement son engagement, sa productivité et son bien-être au travail.
– Moins d’1 salarié sur 4 dispose, au sein de son organisation, d’un plan de prévention complet en santé mentale, incluant les trois niveaux de prévention : primaire, secondaire et tertiaire.
– 50 % des salariés interrogés ont déjà été témoins d’une situation négative au travail (burn-out, violences verbales ou physiques, harcèlement moral ou sexuel, suicide au travail, etc.)
– 74 % des répondants déclarent avoir déjà ressenti un trouble de santé mentale lié au travail au cours de ces cinq dernières années (ex : troubles du sommeil, fatigue chronique, irritabilité, agressivité, etc.)
Pour autant, si ces résultats soulignent une certaine fragilité autour de la santé mentale des salariés, les organisations ont un rôle essentiel à jouer pour prévenir ces situations et améliorer le bien-être mental de leurs collaborateurs.
Lire aussi : La norme ISO 45001, référence en santé sécurité au travail, qui est-elle ?
Mais comment s’y prendre pour que nos actions en santé&sécurité soient réellement efficaces ?
Cela nécessite de privilégier une approche préventive, en agissant en amont, le plus tôt possible.
L’objectif : dépasser une logique de réaction, centrée sur la gestion des situations d’urgence, pour aller vers une stratégie de prévention plus globale, capable d’anticiper les difficultés et de renforcer durablement les conditions de travail.
Pour y parvenir, les organisations peuvent alors s’appuyer sur différents leviers d’action : sensibiliser les équipes à la santé mentale, former les managers à la détection des signaux faibles, repenser les modes d’organisation du travail, encourager le dialogue social, etc.

Finalement, que faut-il retenir de tout ça ?
Aujourd’hui, les attentes des salariés portent sur une reconnaissance plus large de leurs besoins, avec l’envie de voir émerger une culture d’entreprise où la santé, la sécurité et la prévention sont vues comme des piliers essentiels.
Une aspiration d’autant plus légitime puisque, selon les derniers résultats de l’enquête menée par Qualisocial, les collaborateurs identifient la santé, la sécurité et les conditions de travail comme l’un des principaux piliers QVCT à prioriser pour 2025.
Alors à l’occasion de la Journée mondiale de la Sécurité et de la Santé au travail, pourquoi ne pas saisir cette opportunité pour impulser une nouvelle dynamique autour de ces enjeux ?